Directeur Editorial et gérant Sandawe.com
Sandawe.com est une maison d’édition de bande dessinée communautaire basée sur le crowdfunding, Comment vous est venue l’idée?
Et quelles sont les valeurs de
Sandawe.com?
«Lorsque
j'étais rédacteur en chef du journal Spirou aux
éditions Dupuis, je travaillais avec de jeunes auteurs, dont je publiais les
nouvelles séries afin de leur permettre d'évoluer.
Lorsqu'ils
étaient au point, c'est l'éditeur qui décidait de les publier ou non en album.
C'était frustrant car, parmi les séries que j'avais publiées, et que je
considérais comme parfaitement au point, comme "Zozoland", par exemple, certaines n'étaient pas acceptées par
l'éditeur et étaient abandonnées.
Je me
demandais ce qu'auraient décidé les lecteurs qui, finalement sont les seuls
réels décideurs puisque ce sont eux qui achètent ou non les albums en finale.
En écrivant
un jour un article sur "MyMajorCompany" (je suis
également journaliste free-lance), je
me suis dit que ce modèle pouvait enfin donner le choix essentiel - éditeur ou
non - aux lecteurs.
Et j'ai
quitté les éditions Dupuis après 22
années pour me lancer dans cette folle aventure».
Comment marche, pour les lecteurs et pour le
aucteurs de b.d., Sandawe.com?
«Au début,
comme chez un éditeur traditionnel : les auteurs envoient des dossiers de
présentation, que je sélectionne afin de ne pas ouvrir la publication à des
projets qui ne seraient pas de qualité.
Cela change
ensuite, car ce projet est mis en ligne et les lecteurs ont alors la
possibilité de voir son évolution grâce à un blog, de discuter avec l'auteur... et s'ils accrochent, de
participer à son financement à partir de 10 €.
Si l'on
atteint un certain budget, qui couvre les frais de création, d'impression, de
promotion et une commission pour Sandawe, l'album est édité.
Les
internautes le reçoivent, ainsi que des "collectors" (édition
spéciale, ex-libris, tirage sur
toile, dessin original, etc.) et du matériel de promotion (affiche, flyers).
Ils peuvent également participer à sa promotion sur internet grâce à un matériel de "buzz" mis à leur disposition».
Qui sont les
édinautes?
Ou mieux, pouvez vous nous faire un identikit des vos lecteurs?
«Nous avons
plusieurs types d'édinautes.
D'abord,
les mécènes, qui sont capables d'investir de grosses sommes pour permettre à un
album de voir le jour.
Les amis
des auteurs, qui soutiennent symboliquement.
Les
collectionneurs, qui apprécient les bonus et collectors exclusifs offerts sur
le site.
Les
amateurs de BD, qui apprécient de dialoguer avec les auteurs et de suivre
l'évolution de leur travail. Etc.».
Porquoi est important vôtre rôle
d’éditeur d’une maison d'édition traditionnelle dans ce projet?
«Parce que
c'est un métier d'éditeur comme les autres : on sélectionne les projets, on
suit les auteurs, on fabrique des albums, on les promotionne, etc.
On a des
équipes commerciales (LaDiff, Dilibel)
qui parcourent la France, la Belgique, la Suisse, le Québec pour convaincre les
libraires de mettre en place un maximum de livres.
On a un grand distributeur, Hachette.
Notre imprimeur est le meilleur pour la bande dessinée. Nous avons donc tous les atouts
d'une maison d'édition traditionnelle.
Mais, en
plus, ici, il y a tout le travail d'animation du site, les outils
communautaires, etc., qu'il faut intégrer à la fonction».
On dit que aujourd’hui le monde aime beucoup les dynamiques participatives parce qu'elles sont devenues un besoin social, Sandawe.com fait partie de ces dynamiques, selon votre expérience directe combien est importante impliquer les lecteurs dans un procès collaboratif pour soutenir projets à partir de leur creation jusqu’à leur promotion?
«C'est la base même de notre démarche. Si les lecteurs ne sont pas impliqués, le
système ne peut pas fonctionner.
L'implicaition
des lecteurs est très forte : ils communiquent beaucoup, sont très exigeants,
demandent des informations... ce qui n'est pas évident à gérer vu notre
microscopique équipe et tout ce qu'il y a à faire, et c'est donc frustrant pour
eux et pour nous. Mais sans leur collaboration, on se retrouve perdus dans la
masse des 5500 nouveautés annuelles et on n'a aucune chance d'être visibles.
Nous
mettons beaucoup d'énergie dans la promotion et la communication pour les
albums — ce qui n'est plus fait pour les jeunes séries dans les maisons
d'édition traditionnelles, à quelques rares exceptions près — et nous avons
vraiment besoin d'eux comme catalyseurs de cette énergie afin d'obtenir une
visibilité maximale».
Selon vous pour l’édition, et en général pour
la Culture, le system partecipatif direct est vraiment le future?
«C'est un
complément, une autre possibilité pour les auteurs d'être édités.
Il ne va
pas remplacer les maisons d'édition traditionnelles, qui font parfaitement leur
boulot. Mais elle va compenser certaines de leurs faiblesses, comme leur
frilosité que nous rapportent de plus en plus d'auteurs, dont les projets sont
parfois arrêtés en plein milieu de la création».
En Italie tout le monde culturel est en crise
et il ne réussit pas se évoluer pour changer direction, mais nous croyons que ce ça est un
problème seulement italien.
Quell’est la situation de la Culture dans la
Belgique?
«Il
y a une crise aussi, mais elle est surtout liée à la surproduction.
La bande
dessinée se vend très bien. Mais
il y a de plus en plus de titres.
Entre le moment où nous avons lancé Sandawe (début 2010) et cette année,
soit trois ans, il y a 1000 titres en plus qui arrivent chaque année chez les
libraires. Soit trois ou quatre par jours en plus qu'il faut mettre en place,
ce qui est physiquement impossible.
Le gâteau,
conséquent, est donc divisé en beaucoup plus de parts, et les tirages, les
mises en place, les ventes par titre chutent alors qu'il se vend, dans
l'ensemble, énormément d'albums. C'est paradoxal. Ceux qui en souffrent en
priorité, ce sont les auteurs, car ils sont payés en pourcentage sur les ventes,
et comme les ventes chutent, leurs revenus aussi.
Et les jeunes sont les
premières victimes de cette situation, car les avances sur droits ont
logiquement baissé aussi drastiquement depuis dix ans. Il devient
difficile de vivre de son métier d'auteur».
Enfin quels sont vos objectifs pour le future
proche?
«Notre principal challenge, cette année, est d'augmenter
notre communauté.
Nous avons
des édinautes ("éditeurs-internautes") motivés, mais ils n'ont pas
des finances inépuisables.
Pour financer plus de livres, nous avons besoin de
plus de monde. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour rassembler
tous les amateurs de bande dessinée qui seraient intéressés par ce type
d'édition, par le dialogue unique avec les auteurs que nous permettons, par les
éditions exclusives qu'ils reçoivent, etc.
Sandawe n'est pas un simple outil de
financement, c'est un ensemble de fonctionnalités uniques et révolutionnaires,
un loisir formidable pour tout amateur de BD, et il y a plein de gens qui
pourraient nous rejoindre et qui ne nous connaissent pas encore.
Pour la suite, nous allons enrichir le site de nouvelles
fonctionnalités, mais c'est un peu tôt pour en parler».
B. Saccagno
Intervista a Patrick Pinchart
Direttore editoriale
e manager Sandawe.com
Traduzione in italiano
Sandawe.com è una casa editrice dedicata ai
fumetti che si avvale della partecipazione attiva basata sul crowdfunding. Com’è nata?
E quali sono i
valori di Sandawe.com?
«Quando ero redattore capo del giornale Spirou
(edizioni Depuis) io lavoravo con
dei giovani autori, mi occupavo di far conoscere e pubblicare le nuove serie,
per offrirgli l’opportunità di crescere.
Quando arrivano al punto cruciale, c’era l’editore che
decideva se pubblicare o meno l’album.
Era frustrante, giacché tra le serie che avevo pubblicato, e che io consideravo
perfettamente adatte alla pubblicazione, come ad esempio Zooland, alcune non venivano accettate dall’editore e, quindi,
abbandonate.
Io mi domandavo cosa avrebbero scelto i lettori, che alla
fine sono realmente i soli che possono decidere dal momento che sono loro che
comprano o meno un album.
Un giorno, mentre stavo scrivendo un articolo su MyMajorCompany (io sono anche
un giornalista freelance) io mi sono
detto che questo modello poteva davvero lasciare la scelta finale – editore o
meno – ai lettori.
E così, dopo 22 anni, ho lasciato la casa editrice Depuis per lanciarmi in questa folle
avventura».
Come funziona, per I
lettori e per gli autori di fumetti, Sadawe.com?
«All’inizio come presso un autore tradizionale: gli autori
inviano dei dossier di presentazione,
che io seleziono in modo da poter avviare alla pubblicazione solo progetti di
qualità.
Cambiano i passaggi successivi, poiché quando un progetto è
messo on line i lettori hanno la
possibilità di seguire la sua evoluzione attraverso un blog, di discutere con l’autore… e così si “possono agganciare”, di
partecipare al suo finanziamento, partendo da una cifra minima di 10 euro.
Se si raggiunge un certo budget,
in grado di coprire i costi di creazione, stampa, promozione e la commissione
riconosciuta a Sandawe.com, l’album
viene stampato e prodotto.
I sostenitori dell’album
pubblicato ricevono il fumetto pubblicato, dei pezzi da collezione selezionati da Sandawe (edizioni speciali, ex libris, stampa su tela, disegni
originali, etc) e del materiale
promozionale (manifesti, flyer).
Così possono anch’essi partecipare direttamente alla promozione del progetto su internet, grazie al materiale
pubblicitario che hanno a disposizione, per innescare il passaparola, buzz».
Chi sono gli edinauti?
O meglio,
potreste farci un identikit dei
vostri lettori?
«Noi abbiamo più tipologie di edinauti.
In primo luogo i mecenati, coloro che possono investire
grosse somme in un progetto.
Gli amici degli autori, che li sostengono simbolicamente.
I collezionisti, che apprezzano i bonus e le esclusive “chicche” da collezionisti che si trovano sul
nostro sito.
Gli amanti dei fumetti, che apprezzano il dialogo con gli
autori e seguire l’evoluzione dei loro lavori.
E così via».
Perché in questo
progetto è importante il vostro ruolo di editore tradizionale?
«Perché è lo stesso mestiere dell’editore tradizionale: si
selezionano i progetti, si seguono gli autori, si producono gli album, si fa promozione, etc.
Si hanno dei partner
commerciali (LaDiff, Dilibel) che
attraversano la Francia, il Belgio, la Svizzera e il Québec per convincere le
librerie a mettere in vendita il maggior numero possibile dei libri prodotti.
Si ha un grande distributore, Hachette.
Il nostro stampatore
è il migliore nel campo dei fumetti. Noi abbiamo, quindi, tutte le stesse carte
di una casa editrice tradizionale.
Ma in più, qui, c’è tutto un lavoro di movimento del sito,
gli strumenti di condivisione, etc., che vanno ad integrare la tradizionale
funzione dell’editore».
Oggi è opinione
comune pensare che la gente ami le dinamiche partecipative, perché sono
diventate, di fatto, un bisogno sociale, Sandawe.com
è parte di queste dinamiche, secondo la vostra esperienza diretta quanto è
importante coinvolgere direttamente i lettori in un processo collaborativo per
sostenere i progetti dalla creazione alla promozione?
«É la base stessa del nostro cammino. Se i lettori non sono
coinvolti è il sistema stesso che non può funzionare.
Il coinvolgimento dei lettori è molto forte: comunicano
molto, sono molto esigenti, chiedono informazioni… tutto questo lo deve gestire
la nostra piccola squadra, ed è tutto quello che c’è da fare, e può essere frustrante
per loro e per noi.
Ma senza la loro collaborazione ci ritroveremmo perduti in
una massa di 5500 novità annuali senza alcuna possibilità di permettere ai
progetti di raggiungere la visibilità.
Noi ci mettiamo molte energie per la promozione e per la
pubblicità degli album - quello che
non viene fatto dalle case editrici tradizionali per le serie giovani, salvo
qualche rara eccezione - e noi abbiamo veramente bisogno degli edinauti come catalizzatori
di questa energia per ottenere la massima visibilità».
Secondo voi per
l’editoria, e in generale per la Cultura, il sistema partecipativo diretto è
davvero il futuro?
«È un completamento. Un’altra possibilità per gli autori di
essere pubblicati.
Non rimpiazza le case editrici tradizionali, che fanno
perfettamente il loro lavoro.
Ma va a compensare alcune loro debolezze, come la
loro riluttanza come ci riferiscono molti autori, che lascia che molti progetti
vengano fermati nel bel mezzo della creazione».
In Italia tutto il
mondo della Cultura è in crisi e non è in grado di evolversi per cambiare
direzione, ma noi crediamo che sia una situazione esclusivamente italiana. Quel’è
la situazione della Cultura in Belgio?
«C’è crisi anche qui, ma è soprattutto legata alla
sovraproduzione. I fumetti si vendono bene. Ma ci sono moltissimi titoli.
Da
quando noi abbiamo lanciato Sandawe
(all’inizio del 2010) ad oggi, sono tre anni, ci sono più di 1000 titoli che
arrivano ogni anno ai librai. Arrivano tre o quattro per giorno e per di più
bisogna metterli in vista subito e questo è fisicamente impossibile.
La torta è, dunque, divisa in più parti e la tiratura, la
comunicazione e le vendite per titolo falliscono mentre nel complesso si
vendono moltissimi album.
Questo è
paradossale.
Quelli che ne soffrono maggiormente sono gli autori, perché
sono pagati in percentuale sulle vendite e come le vendite sono in caduta così
lo sono anche i loro redditi.
E i giovani sono le prime vittime di questa
situazione, poiché gli anticipi sui diritti si sono abbassati drasticamente da
una decina di anni. Diventa, così, difficile vivere facendo il mestiere
dell’autore».
In ultimo quali sono
i vostri obiettivi per il futuro prossimo?
«La nostra principale sfida, quest’anno, è di aumentare la
nostra comunità.
Noi abbiamo degli edinauti (editori on line) motivati, ma non hanno delle finanze inesauribili.
Per
finanziare più libri noi avremmo bisogno di più gente.
Noi abbiamo bisogno
percorre più strade per riunire tutti gli amanti dei fumetti che sarebbero
interessati a questo tipo di edizione, a questo dialogo unico con gli autori
che noi offriamo, per le edizione esclusive che ricevono, etc.
Sandawe.com non è
un semplice mezzo di finanziamento è un insieme di funzionalità uniche e
rivoluzionarie, un luogo formidabile per tutti gli amanti dei fumetti ed è
pieno di gente che potrebbe raggiungerci e che noi non conosciamo ancora.
Poi arricchiremo ancora il nostro sito con nuove
funzionalità, ma è ancora troppo presto per parlarne».
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