mercoledì 16 luglio 2014

Intervista a Patrick Pinchart




Directeur Editorial et gérant Sandawe.com



Sandawe.com est une maison d’édition de bande dessinée communautaire basée sur le crowdfunding, Comment vous est venue l’idée? 
Et quelles sont les valeurs de Sandawe.com?

«Lorsque j'étais rédacteur en chef du journal Spirou aux éditions Dupuis, je travaillais avec de jeunes auteurs, dont je publiais les nouvelles séries afin de leur permettre d'évoluer.
Lorsqu'ils étaient au point, c'est l'éditeur qui décidait de les publier ou non en album. 
C'était frustrant car, parmi les séries que j'avais publiées, et que je considérais comme parfaitement au point, comme "Zozoland", par exemple, certaines n'étaient pas acceptées par l'éditeur et étaient abandonnées.
Je me demandais ce qu'auraient décidé les lecteurs qui, finalement sont les seuls réels décideurs puisque ce sont eux qui achètent ou non les albums en finale.
En écrivant un jour un article sur "MyMajorCompany" (je suis également journaliste free-lance), je me suis dit que ce modèle pouvait enfin donner le choix essentiel - éditeur ou non - aux lecteurs.
Et j'ai quitté les éditions Dupuis après 22 années pour me lancer dans cette folle aventure».

Comment marche, pour les lecteurs et pour le aucteurs de b.d., Sandawe.com?

«Au début, comme chez un éditeur traditionnel : les auteurs envoient des dossiers de présentation, que je sélectionne afin de ne pas ouvrir la publication à des projets qui ne seraient pas de qualité.
Cela change ensuite, car ce projet est mis en ligne et les lecteurs ont alors la possibilité de voir son évolution grâce à un blog, de discuter avec l'auteur... et s'ils accrochent, de participer à son financement à partir de 10 €.
Si l'on atteint un certain budget, qui couvre les frais de création, d'impression, de promotion et une commission pour Sandawe, l'album est édité.
Les internautes le reçoivent, ainsi que des "collectors" (édition spéciale, ex-libris, tirage sur toile, dessin original, etc.) et du matériel de promotion (affiche, flyers).
Ils peuvent également participer à sa promotion sur internet grâce à un matériel de "buzz" mis à leur disposition».

Qui sont les édinautes? 
Ou mieux, pouvez  vous nous faire un identikit des vos lecteurs?

«Nous avons plusieurs types d'édinautes.
D'abord, les mécènes, qui sont capables d'investir de grosses sommes pour permettre à un album de voir le jour.
Les amis des auteurs, qui soutiennent symboliquement.
Les collectionneurs, qui apprécient les bonus et collectors exclusifs offerts sur le site.
Les amateurs de BD, qui apprécient de dialoguer avec les auteurs et de suivre l'évolution de leur travail. Etc.».

Porquoi est important vôtre rôle d’éditeur d’une maison d'édition traditionnelle dans ce projet?

«Parce que c'est un métier d'éditeur comme les autres : on sélectionne les projets, on suit les auteurs, on fabrique des albums, on les promotionne, etc.
On a des équipes commerciales (LaDiff, Dilibel) qui parcourent la France, la Belgique, la Suisse, le Québec pour convaincre les libraires de mettre en place un maximum de livres.
On a un grand distributeur, Hachette.
Notre imprimeur est le meilleur pour la bande dessinée. Nous avons donc tous les atouts d'une maison d'édition traditionnelle.
Mais, en plus, ici, il y a tout le travail d'animation du site, les outils communautaires, etc., qu'il faut intégrer à la fonction». 

On dit que aujourd’hui le monde aime beucoup les dynamiques participatives parce qu'elles sont devenues un besoin social, Sandawe.com fait partie de ces dynamiques, selon votre expérience directe combien est importante impliquer les lecteurs dans un procès collaboratif pour soutenir projets à partir de leur creation jusqu’à leur promotion?  

«C'est la base même de notre démarche. Si les lecteurs ne sont pas impliqués, le système ne peut pas fonctionner.
L'implicaition des lecteurs est très forte : ils communiquent beaucoup, sont très exigeants, demandent des informations... ce qui n'est pas évident à gérer vu notre microscopique équipe et tout ce qu'il y a à faire, et c'est donc frustrant pour eux et pour nous. Mais sans leur collaboration, on se retrouve perdus dans la masse des 5500 nouveautés annuelles et on n'a aucune chance d'être visibles.
Nous mettons beaucoup d'énergie dans la promotion et la communication pour les albums — ce qui n'est plus fait pour les jeunes séries dans les maisons d'édition traditionnelles, à quelques rares exceptions près — et nous avons vraiment besoin d'eux comme catalyseurs de cette énergie afin d'obtenir une visibilité maximale».

Selon vous pour l’édition, et en général pour la Culture, le system partecipatif direct est vraiment le future?

«C'est un complément, une autre possibilité pour les auteurs d'être édités.
Il ne va pas remplacer les maisons d'édition traditionnelles, qui font parfaitement leur boulot. Mais elle va compenser certaines de leurs faiblesses, comme leur frilosité que nous rapportent de plus en plus d'auteurs, dont les projets sont parfois arrêtés en plein milieu de la création».

En Italie tout le monde culturel est en crise et il ne réussit pas se évoluer pour changer direction, mais nous croyons que ce ça est un problème seulement italien. 
Quell’est la situation de la Culture dans la Belgique?

«Il y a une crise aussi, mais elle est surtout liée à la surproduction. 
La bande dessinée se vend très bien. Mais il y a de plus en plus de titres. 
Entre le moment où nous avons lancé Sandawe (début 2010) et cette année, soit trois ans, il y a 1000 titres en plus qui arrivent chaque année chez les libraires. Soit trois ou quatre par jours en plus qu'il faut mettre en place, ce qui est physiquement impossible.
Le gâteau, conséquent, est donc divisé en beaucoup plus de parts, et les tirages, les mises en place, les ventes par titre chutent alors qu'il se vend, dans l'ensemble, énormément d'albums. C'est paradoxal. Ceux qui en souffrent en priorité, ce sont les auteurs, car ils sont payés en pourcentage sur les ventes, et comme les ventes chutent, leurs revenus aussi.
 Et les jeunes sont les premières victimes de cette situation, car les avances sur droits ont logiquement baissé aussi drastiquement depuis dix ans. Il devient difficile de vivre de son métier d'auteur».

Enfin quels sont vos objectifs pour le future proche?

«Notre principal challenge, cette année, est d'augmenter notre communauté. 
Nous avons des édinautes ("éditeurs-internautes") motivés, mais ils n'ont pas des finances inépuisables. 
Pour financer plus de livres, nous avons besoin de plus de monde. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour rassembler tous les amateurs de bande dessinée qui seraient intéressés par ce type d'édition, par le dialogue unique avec les auteurs que nous permettons, par les éditions exclusives qu'ils reçoivent, etc.
Sandawe n'est pas un simple outil de financement, c'est un ensemble de fonctionnalités uniques et révolutionnaires, un loisir formidable pour tout amateur de BD, et il y a plein de gens qui pourraient nous rejoindre et qui ne nous connaissent pas encore.
Pour la suite, nous allons enrichir le site de nouvelles fonctionnalités, mais c'est un peu tôt pour en parler».









B. Saccagno


Intervista a Patrick Pinchart

Direttore editoriale  e manager Sandawe.com
Traduzione in italiano



Sandawe.com è una casa editrice dedicata ai fumetti che si avvale della partecipazione attiva basata sul crowdfunding. Com’è nata? 
E quali sono i valori di Sandawe.com?

«Quando ero redattore capo del giornale Spirou  (edizioni Depuis) io lavoravo con dei giovani autori, mi occupavo di far conoscere e pubblicare le nuove serie, per offrirgli l’opportunità di crescere.
Quando arrivano al punto cruciale, c’era l’editore che decideva se pubblicare o meno l’album. Era frustrante, giacché tra le serie che avevo pubblicato, e che io consideravo perfettamente adatte alla pubblicazione, come ad esempio Zooland, alcune non venivano accettate dall’editore e, quindi, abbandonate.
Io mi domandavo cosa avrebbero scelto i lettori, che alla fine sono realmente i soli che possono decidere dal momento che sono loro che comprano o meno un album.
Un giorno, mentre stavo scrivendo un articolo su MyMajorCompany (io sono anche un giornalista freelance) io mi sono detto che questo modello poteva davvero lasciare la scelta finale – editore o meno – ai lettori.
E così, dopo 22 anni, ho lasciato la casa editrice Depuis per lanciarmi in questa folle avventura».

Come funziona, per I lettori e per gli autori di fumetti, Sadawe.com?

«All’inizio come presso un autore tradizionale: gli autori inviano dei dossier di presentazione, che io seleziono in modo da poter avviare alla pubblicazione solo progetti di qualità.
Cambiano i passaggi successivi, poiché quando un progetto è messo on line i lettori hanno la possibilità di seguire la sua evoluzione attraverso un blog, di discutere con l’autore… e così si “possono agganciare”, di partecipare al suo finanziamento, partendo da una cifra minima di 10 euro.
Se si raggiunge un certo budget, in grado di coprire i costi di creazione, stampa, promozione e la commissione riconosciuta a Sandawe.com, l’album viene stampato e prodotto.
I sostenitori dell’album pubblicato ricevono il fumetto pubblicato, dei  pezzi da collezione selezionati da Sandawe (edizioni speciali, ex libris, stampa su tela, disegni originali, etc) e del materiale promozionale (manifesti, flyer).
Così possono anch’essi partecipare  direttamente alla promozione del progetto su internet, grazie al materiale pubblicitario che hanno a disposizione, per innescare il  passaparola, buzz».

Chi sono gli edinauti? 
O meglio, potreste farci un identikit dei vostri lettori?

«Noi abbiamo più tipologie di edinauti.
In primo luogo i mecenati, coloro che possono investire grosse somme in un progetto.
Gli amici degli autori, che li sostengono simbolicamente.
I collezionisti, che apprezzano i bonus e le esclusive “chicche” da collezionisti che si trovano sul nostro sito.
Gli amanti dei fumetti, che apprezzano il dialogo con gli autori e seguire l’evoluzione dei loro lavori.
E così via».

Perché in questo progetto è importante il vostro ruolo di editore tradizionale?

«Perché è lo stesso mestiere dell’editore tradizionale: si selezionano i progetti, si seguono gli autori, si producono gli album, si fa promozione, etc.
Si hanno dei partner commerciali (LaDiff, Dilibel) che attraversano la Francia, il Belgio, la Svizzera e il Québec per convincere le librerie a mettere in vendita il maggior numero possibile dei libri prodotti.
Si ha un grande distributore, Hachette.
 Il nostro stampatore è il migliore nel campo dei fumetti. Noi abbiamo, quindi, tutte le stesse carte di una casa editrice tradizionale.
Ma in più, qui, c’è tutto un lavoro di movimento del sito, gli strumenti di condivisione, etc.,  che vanno ad integrare la tradizionale funzione dell’editore».

Oggi è opinione comune pensare che la gente ami le dinamiche partecipative, perché sono diventate, di fatto, un bisogno sociale, Sandawe.com è parte di queste dinamiche, secondo la vostra esperienza diretta quanto è importante coinvolgere direttamente i lettori in un processo collaborativo per sostenere i progetti dalla creazione alla promozione?

«É la base stessa del nostro cammino. Se i lettori non sono coinvolti è il sistema stesso che non può funzionare.
Il coinvolgimento dei lettori è molto forte: comunicano molto, sono molto esigenti, chiedono informazioni… tutto questo lo deve gestire la nostra piccola squadra, ed è tutto quello che c’è da fare, e può essere frustrante per loro e per noi. 
Ma senza la loro collaborazione ci ritroveremmo perduti in una massa di 5500 novità annuali senza alcuna possibilità di permettere ai progetti di raggiungere la visibilità.
Noi ci mettiamo molte energie per la promozione e per la pubblicità degli album - quello che non viene fatto dalle case editrici tradizionali per le serie giovani, salvo qualche rara eccezione - e noi abbiamo veramente bisogno degli edinauti come catalizzatori di questa energia per ottenere la massima visibilità».

Secondo voi per l’editoria, e in generale per la Cultura, il sistema partecipativo diretto è davvero il futuro?

«È un completamento. Un’altra possibilità per gli autori di essere pubblicati.
Non rimpiazza le case editrici tradizionali, che fanno perfettamente il loro lavoro. 
Ma va a compensare alcune loro debolezze, come la loro riluttanza come ci riferiscono molti autori, che lascia che molti progetti vengano fermati nel bel mezzo della creazione».

In Italia tutto il mondo della Cultura è in crisi e non è in grado di evolversi per cambiare direzione, ma noi crediamo che sia una situazione esclusivamente italiana. Quel’è la situazione della Cultura in Belgio?

«C’è crisi anche qui, ma è soprattutto legata alla sovraproduzione. I fumetti si vendono bene. Ma ci sono moltissimi titoli. 
Da quando noi abbiamo lanciato Sandawe (all’inizio del 2010) ad oggi, sono tre anni, ci sono più di 1000 titoli che arrivano ogni anno ai librai. Arrivano tre o quattro per giorno e per di più bisogna metterli in vista subito e questo è fisicamente impossibile.
La torta è, dunque, divisa in più parti e la tiratura, la comunicazione e le vendite per titolo falliscono mentre nel complesso si vendono moltissimi album
Questo è paradossale.
Quelli che ne soffrono maggiormente sono gli autori, perché sono pagati in percentuale sulle vendite e come le vendite sono in caduta così lo sono anche i loro redditi. 
E i giovani sono le prime vittime di questa situazione, poiché gli anticipi sui diritti si sono abbassati drasticamente da una decina di anni. Diventa, così, difficile vivere facendo il mestiere dell’autore».

In ultimo quali sono i vostri obiettivi per il futuro prossimo?

«La nostra principale sfida, quest’anno, è di aumentare la nostra comunità. 
Noi abbiamo degli edinauti (editori on line) motivati, ma non hanno delle finanze inesauribili. 
Per finanziare più libri noi avremmo bisogno di più gente. 
Noi abbiamo bisogno percorre più strade per riunire tutti gli amanti dei fumetti che sarebbero interessati a questo tipo di edizione, a questo dialogo unico con gli autori che noi offriamo, per le edizione esclusive che ricevono, etc.
Sandawe.com non è un semplice mezzo di finanziamento è un insieme di funzionalità uniche e rivoluzionarie, un luogo formidabile per tutti gli amanti dei fumetti ed è pieno di gente che potrebbe raggiungerci e che noi non conosciamo ancora.
Poi arricchiremo ancora il nostro sito con nuove funzionalità, ma è ancora troppo presto per parlarne».



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